Saviez-vous que c’est dans le 20e arrondissement que le plus de locataires dénoncent des loyers excessifs ? D’après les chiffres dévoilés par la mairie de Paris, sur les 200 signalements enregistrés depuis janvier 2023, notre arrondissement arrive en tête, avec 24 plaintes, juste devant le 11e (22 plaintes) et le 18e arrondissement (20 plaintes).
Depuis l’adoption de la loi sur l’encadrement des loyers en 2019, il est possible de voir sanctionner les dépassements et de se faire rembourser les trop-perçus. Sauf que trop peu de locataires osaient entrer en conflit avec leur propriétaires. En un an, 120 signalements avaient été enregistrés. Pour faciliter la démarche, la mairie de Paris a mis en place une plateforme spécifique (Paris.fr/encadrementsdesloyers), où elle se charge de réclamer les sommes indûment perçues.
Résultat : une forte hausse des signalements, 18 mises en demeure depuis janvier et 43 700 euros de trop-perçus répertoriés. Alors que les studios et les deux pièces sont les plus concernés par la procédure (86 % du total des biens), les montants signalés dépassent souvent les 100 à 200 € par mois. Ce qui peut faire de sacrées sommes cumulées sur une ou plusieurs années. Le Parisien donne ainsi l’exemple d’un “studio de 15 m2 dans le 20e arrondissement dont le dépassement de loyer s’élève à 164 € par mois. La signature du bail remontant à 28 mois, cela représente quelque 4 592 € à rembourser au locataire”.
Comment expliquer que le 20e soit en tête ? Déjà parce qu’il s’agit du deuxième arrondissement le plus peuplé de Paris (193 000 habitants en 2020), après le 15e arrondissement (231 000), ce qui en fait une assez bonne raison comptable. Mais pour autant, rien ne prouve que les dépassements de loyers soient plus systématiques ici qu’ailleurs. On aime faire l’hypothèse d’un arrondissement particulièrement militant et contestataire, où vous veillez au respect de vos droits. Et vous pourriez être encore plus nombreux à le faire, quand on sait que plus de 30 % des annonces à Paris contreviennent à l’encadrement des loyers, selon le baromètre de la Fondation Abbé Pierre.
Photo : La place Gambetta par Gaëlle Guse
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