Si beaucoup de célébrités sont dans le 20e arrondissement de Paris pour l’éternité – “Eh, vous avez vu ? le buste de Jim Morrison vient d’être retrouvé, 37 ans après avoir été volé, incroyable !” – une promenade au Père-Lachaise réserve souvent des surprises à qui sait y flâner. Véritable musée d’art funéraire, il est un inventaire de curiosités commandées par ou pour certains défunts afin, finalement, qu’ils ne meurent pas vraiment, en faisant parler d’eux quelque temps encore.

C’est lors d’une déambulation matinale que j’aperçois un homme chevauchant un lion (on dit “lionchant” du coup ?) sur le toit d’un petit temple : c’est la sépulture de Jean-Baptiste Pezon, dont le nom évoque une célèbre famille de dompteurs venue de Lozère qui fit rêver le Tout-Paris de la seconde moitié du XIXe siècle avec sa ménagerie et ses spectacles d’animaux à couper le souffle.

Bien entendu, ce sont les lions qui impressionnent, et notamment le plus majestueux d’entre tous : Brutus. C’est lui qui est représenté sur la tombe de son dompteur par le sculpteur animalier Prosper Lecourtier. D’ailleurs, la légende dit que le dompteur aurait été dévoré par ledit Brutus, ce qui sert à alimenter le mythe… et parfois les anecdotes délivrées par certains guides en quête de théâtralité. Pourtant, ce brave monsieur est bel et bien décédé d’une crise cardiaque, au sommet de sa gloire, très riche et dormant toujours dans sa roulotte.

La promenade commençait bien et, déjà, me trottait dans la tête un parcours sur les représentations d’animaux dans le cimetière. C’est alors que je tombe sur le Monument à la mémoire des défenseurs de Belfort, lors de la guerre contre les Prussiens en 1870-1871. Brutus ! Eh oui, le grand sculpteur alsacien Auguste Bartholdi, sculpteur de la statue de la Liberté (excusez du peu !), s’est inspiré de Brutus pour sculpter le Lion de Belfort, monument qui commémore la résistance de la ville de Belfort lors du siège imposé par les Prussiens lors de cette guerre. Brutus y est représenté en bas-relief sur la partie basse du Monument.

Une réplique – au tiers – du Lion de Belfort trônant sur la place Denfert-Rochereau, vous en conclurez que Brutus est représenté trois fois dans Paris. Les animaux des Pezon inspirèrent d’autres artistes comme Toulouse-Lautrec notamment. Intéressant, ce dompteur !

Bertrand Mercier 

Si vous appréciez ce genre de “bonbons culturels”, Bertrand Mercier, guide-conférencier passionné @cestlhistoireduneville vous régalera lors de super parcours thématiques dans le 20e ou ailleurs dans Paris, dans le cadre de vos team-buildings, after-works, activités CSE, activités en famille, anniversaires…

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