Mieux connaître son arrondissement, c’est aussi mieux en appréhender sa sociologie. Un des éléments clés du 20e, c’est sa forte disparité entre les quartiers les plus bourgeois (Père-Lachaise, Gambetta, Jourdain, Avron…) et les plus défavorisés.
Trois d’entre eux sont classés “Quartier prioritaire de la politique de la ville” (QPV): “Le Grand Belleville” (à cheval sur les 11e, 10e et 20e arrondissements), “Compans-Pelleport” (19e et 20e) et “Les Portes du Vingtième” qui s’étendent de Porte des Lilas au sud de la Porte de Montreuil.
De quoi s’agit-il ? Cette appellation, entrée en vigueur en 2015, remplace notamment le terme de “zone urbaine sensible”, et désigne des périmètres avec une concentration de pauvreté. Celle-ci est définie par l’Insee, en comparant le revenu des habitants au revenu médian de référence. Un calcul revu tous les six ans. À Paris, 360 000 personnes, soit 17 % des Parisiens, y résident. Avec plus qu’ailleurs ,une concentration de foyers dits “fragiles” : jeunes, familles monoparentales, foyers à bas revenus, habitants sans diplôme, demandeurs d’emploi…
Au total, la géographie prioritaire du 20e rassemble 82 600 habitants, soit 42 % de la population de l’arrondissement, sur une superficie de 259 hectares, soit 43 % de la superficie du 20e :
1/ Le Grand Belleville. 47 hectares. 26 556 habitants, 31.1 % de taux de pauvreté en 2018.
2/ Compans-Pelleport. 3 hectares. 1 508 habitants. 33,3 % de taux de pauvreté en 2018.
3/ Les Portes du Vingtième. 56 hectares. 19 276 habitants. 34.3 % de taux de pauvreté en 2018.
Quelles politiques pour ces quartiers ? Ils bénéficient de dispositifs censés réduire les inégalités et améliorer la qualité de vie. Comme par exemple : des programmes de renouvellement urbain de l’habitat, des programmes de réussite éducative, des allégements fiscaux lors de la création d’entreprise, des fonds de participation des habitants, un soutien à la vie associative…
Pour quel bilan ? L’APUR (Atelier parisien d’urbanisme) a dressé en 2019 un état des lieux de l’évolution des quartiers de la politique de la ville. Dans une synthèse consacrée au 20e, il estime que “dans le secteur Grand Belleville Amandiers et Pelleport, les écarts socio-économiques avec le reste du territoire parisien se réduisent avec la présence renforcée de ménages plus aisés liée au parc de logements mixte et réhabilité”. À l’inverse, les Portes du 20e, “quartier composé d’un parc de logements presqu’exclusivement social, les foyers fragiles sont plus nombreux et les difficultés économiques se renforcent, notamment dans le nord du secteur à Fougères Le Vau, Python Duvernois et Félix Terrier Porte de Montreuil.”
Attention, il existe une différence entre les quartiers QPV et les Réseaux d’Éducation prioritaires (REP et REP+), bien plus larges, qui concernent d’autres quartiers du 20e arrondissement. On vous en reparle promis dans un prochain article.
Carte : Mairie de Paris
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