Comment le 20e arrondissement inspire-t-il une jeune poétesse ? Réponse avec “La Vingtième heure”, premier recueil auto-édité par Éline Boscardin.

Ce recueil en prose et en vers, partiellement autobiographique, a été composé durant plusieurs années : celles de sa vingtaine. Soit de l’adolescence, à l’entrée dans la vie d’adulte. Un ouvrage que l’on peut commander sur le site Coollibri.com, au prix de 15 €. “Il dépeint de façon fragmentée mon arrivée à Paris et tout particulièrement la découverte du vingtième arrondissement, mes années de lycée et de prépa, certains de mes voyages, et surtout les amours que je vivais et vis encore. Ce recueil traite de l’obsession amoureuse, de la façon dont elle se manifeste, naît et meurt tout en imprégnant durablement chaque aspect de la vie. Ces mots sont ceux que j’ai eu besoin d’écrire, pour aimer, pour haïr, pour guérir aussi.”

EXTRAITS

“Il devint mon monde, parce que je le sentais partout. Le bruit des notifications, la Rue des Pyrénées, la place Gambetta, Le Père Lachaise, la ligne 9, le métro 3, le bus 26. Je n’ai jamais su si je voulais être lui ou être aimée de lui. Mais les efforts que je mettais en place pour lui me maintenaient en vie.”

“Trottoir enflé d’une pluie orageuse je marche et marche et marche le long de l’Avenue Gambetta
encore vierge des cris de Paris
l’orage a bouclé mes cheveux et je porte des bottines noires à bout carré
depuis l’averse mes seins se dessinent sous ma veste en tweed alourdie
je m’arrête, m’assieds sur le banc en face de l’école maternelle
j’ouvre un bouquin acheté ce matin même à Jourdain
un essai de Bouveresse à la couverture verte ou jaune, fragile
trop distraite, j’ai des urgences dans la tête
dans ma journée deux heures se creusent, rien à faire en attendant la suite
là, un homme passe
ça peut être lui
je prends appui sur mon vertige je me lève je le suis
je ne sais plus réfléchir
trempée de pluie et de sueur j’accélère j’étouffe je le rattrape
il tourne la tête
son visage m’apparaît de biais
ce n’est pas lui
peut-être avais-je remonté l’avenue juste pour lui”

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