Dans le local du 5 cité Champagne, Jean-Pierre Vignau enseigne les arts martiaux et cela depuis 25 ans. Mais les suites de la pandémie menacent d’un arrêt prématuré les cours du Sensei.

Au Fair-Play-Sport, les adhérents craignent l’expulsion. Le dojo est en passe de clore ses portes pour cause de loyers impayés. Entre fermetures multiples et baisse des fréquentations, la faute au pass sanitaire, le covid-19 a fait s’accumuler les difficultés financières. Mais pas question de quitter les tatamis pour les habitués de la salle. Afin de sauver leur dojo, les pratiquants se mobilisent. Il s’agit d’abord d’une pétition dénombrant près de 400 signatures. Puis, c’est une cagnotte en ligne. L’objectif : récolter assez d’argent pour rembourser les dettes accumulées. Selon le site internet de l’association, 7000 euros de dons ont déjà été perçus.

Un bon départ, mais loin des 90 000 euros d’arriérés locatifs annoncés dans la pétition. Les politiques locaux sont aussi appelés à l’aide. La nouvelle députée de la 15e circonscription de Paris, Danielle Simonnet, y a d’ailleurs répondu. Après une rencontre avec les membres de l’association le 23 juin, elle a invité dans un tweet au soutien du Fair-Play-Sport. 

Une institution du quartier Maraîchers

Plus qu’un simple lieu d’apprentissage des arts martiaux (aïkido, self-défense, capoeira, cascade/acrobatie, Karaté, judo, musculation…), la salle de Jean-Pierre Vignau apparaît comme une institution dans le quartier. L’ancien champion du monde de karaté et cascadeur professionnel a pensé cet espace sous le prisme de l’inclusion. L’endroit brasse les générations – de quatre à 77 ans selon l’association – et les horizons.

Le handicap ou encore le prix de l’abonnement – une année de karaté coûte 510 euros pour un adulte avec un accès illimité à neuf cours par semaine –  ne doivent pas faire obstacle à la pratique du sport. Ouvert à tous et toute l’année, sur les tatamis du dojo se prônent humanisme et égalité. Ce sont ces valeurs que souhaitent défendre les adhérents du Fair-Play-Sport. 

Texte : Léana Enjalbert
Photo : Fair-Play-Sport