“Une partie de mon travail consiste à écrire dans les lieux publics, de façon plus ou moins lisible, nous explique-t-il. “J’ai rédigé ce texte en mars 2022, en hommage à un ami décédé dont le nom, Jean Marien, est écrit en bas à droite”.
Alors qu’il habite près du square Pixérécourt, Obsolettrismes voyait souvent passer ce camion tout barbouillé de gribouillis, appartenant à des vendeurs du marché. Il leur a demandé de le peindre gratuitement, ce qu’ils ont accepté. Si le texte est fait pour être lu in-situ, on vous en partage ici un extrait, car quelques malotrus sont venus en parasiter la lecture :
“J’aime en la ville ces lieux que toutes formes de vies humaines ont délaissés, tapis pourtant au creux du marasme citadin : sous-sols humides et invariables; toits abruptes et bâtisses à demi couchées, que recouvre une indomptable végétation ; parcs déserts à l’aurore, quais de gare obsolètes, craquelés & ternis, qui pointent vers de semblables et incomparables ailleurs; tunnels centenaires peuplés de grillons; clochers et beffrois vertigineux ; grandes enseignes assoupies et dédales électriques. Ces lieux en voie de disparition respirent un air sacré et portent eux l’âme véritable de la ville.”
Qui est Obsolettrisme ? Après avoir pratiqué le graffiti pendant une vingtaine d’années, ce Parisien a investi d’autres supports pour y déposer sa poésie (conteneur, caravane, portes du métro…). Des mots pas toujours lisibles, mais dont la graphie crée une esthétique à la frontière entre l’écriture et la peinture. Comme il l’écrit sur son site, cet “enlumineur nocturne” archive la ville comme ses cahiers d’enfance. Nourri à la “charcuterie graphique du coin”, son lettrage s’apprécie sur place ou à emporter.


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