Alors que les premiers tramways, tractés par des chevaux, apparaissent en 1832 à New York, entre Manhattan et Harlem, c’est en 1855, qu’une première ligne est mise en service à Paris. Entre le rond-point de Boulogne et le pont de l’Alma. Le tramway va ensuite se développer très rapidement, notamment dans le 20e arrondissement.
En 1880, on compte des milliers de chevaux à Paris pour tracter les tramways. Tous les soirs, les chevaux rejoignent leurs dépôts parisiens qui servent de greniers à fourrage, de remises de voitures, d’écuries et d’ateliers. Une multitude de métiers (palefreniers, cochers, bourreliers, maréchaux-ferrants etc.) travaillent autour de ce mode de locomotion. Très vite, on se rend compte des inconvénients de la traction animale, le crottin dans les rues, le coût élevé de l’exploitation, la nécessité d’avoir des étables dans la ville, et on recherche d’autres solutions. La traction animale des tramways prend fin vers 1914.
Dès 1873, on essaye la traction à vapeur, puis à air comprimé et enfin la traction électrique à partir de 1881 (présentation de la traction électrique par Siemens à l’Exposition Internationale d’Electricité de Paris). L’alimentation par caténaire et fil aérien apparaît comme la plus simple et la plus économique en installation et en utilisation. Elle est utilisée en banlieue parisienne, mais refusée à Paris pour des questions d’esthétique, car les fils d’alimentation se situent à la hauteur du premier étage des immeubles. La solution retenue consiste à faire passer le courant par des rails électrifiés encastrés dans le sol.
L’apogée des tramways parisiens
À la fin du 19e siècle, la région parisienne est desservie par neuf compagnies, chacune ayant sa billetterie et des modes de transport différents. En 1890, le tramway a transporté 72 millions de voyageurs sur 17 lignes. Vers 1910, une fusion s’impose entre toutes ces compagnies d’autant plus que le métro, est venu faire son apparition, ainsi que les autobus. En 1925, on compte 122 lignes transportant des centaines de millions de voyageurs. Ce sera le point culminant du tramway parisien.
Le tramway funiculaire de Belleville
Un tramway particulier a été créé à la fin du 19ème siècle, celui aboutissant à Belleville. Il avait pour but de desservir le quartier grâce à une ligne tirée par un câble. La tête de ligne se situe place de la République et doit affronter les pentes de la colline atteignant près de 8 % par endroit. La ligne emprunte la rue du Faubourg du Temple et finit à l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. Soit une longueur de 2 km à voie unique, compte tenu de l’étroitesse de la rue de Belleville.
Il s’agit-là d’un système hybride entre le tramway et le funiculaire, similaire au célèbre « cable car » de San Francisco. Mis en service en 1891 et il devient rapidement un succès. En 1902 il a transporté plus de 5 millions de voyageurs et il fonctionnera jusqu’en 1924.
La fin des tramways parisiens
À partir des années 1920, la voiture prend une place de plus en plus importante et les lignes de tramway constituent une gêne pour les automobilistes. Les autobus, beaucoup plus souples d’utilisation, ainsi que la concurrence du métro, conduit à partir des années 1930 à décider le remplacement des tramways parisiens par des autobus. En huit années, de 1930 à 1938, ce sera chose faite : dans Paris et sa banlieue, des centaines de kilomètres de lignes de tramway disparaissent et le dernier tramway parisien arrêtera son service le 14 mars 1937. Les dépôts de tramways sont alors transformés en dépôts d’autobus et c’est la fin provisoire du tramway à Paris.
Le renouveau du tramway parisien
La politique du tout automobile triomphe dans les années 1960-1970. Avec l’arrivée de plus en plus de véhicules, la circulation – pour les autobus comme pour les voitures – est devenue très difficile. Suite au choc pétrolier de 1973, une réflexion générale sur la politique des transports est lancée. Le maire de Paris, Jean Tiberi, appuyé par les Verts, défend l’idée du retour du tramway. Il faut attendre janvier 2001 pour que le Conseil de Paris valide le lancement d’une concertation préalable en faveur de la réalisation du tramway que nous connaissons, celui mis en place sur les boulevards des Maréchaux.
Les travaux débutent en 2003 et les aménagements s’achèvent en octobre 2006. Un mois plus tard, après soixante-neuf ans d’absence, la ligne T3 marque le grand retour du tramway à Paris. Elle est inaugurée le 16 décembre 2006 par Bertrand Delanoë. Elle sera, six ans plus tard, prolongée et scindée en deux lignes, T3a et T3b. Deux lignes qui enregistrent une fréquentation, très supérieure aux prévisions.
>> L’intégralité de l’article « L’aller-retour du tramway à Paris » est à lire sur le site de l’AHAV, l’association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris.
Le funiculaire de Belleville
Plan des tramways dans le 20e en 1923- extrait STCRP
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