PMU BIEN DANS LEUR JUS. “Pari Mutuel Urbain” plus largement connu sous son acronyme PMU est le surnom donné à ce fameux petit café-bar de quartier qui fait parfois tabac dans lequel férus de paris hippiques et habitués de longue date se côtoient au quotidien. On passe souvent devant mais on s’y arrête rarement. D’où l’idée de leur consacrer une série…
Cette semaine, direction le 235 rue des Pyrénées au Narval à quelques pas, en contrebas, de la place Gambetta. Ce bar-tabac-PMU ne passe pas inaperçu dans la rue. Situé au rez-de-chaussée d’une petite maison d’angle haute d’un étage, l’établissement détonne face aux grands immeubles qui l’entourent. Son nom, le Narval, n’est pas qu’une référence au cétacé du même nom. Il s’agissait d’une marque de tabac à pipe, qui a financé l’ouverture de bon nombre de bar-tabacs.
En cette fin d’après-midi d’un jeudi du mois de juillet, l’arrière-salle du Narval est bondée, personne n’est assis, tout le monde est debout, la course de 18h va bientôt commencer. Depuis quelques semaines que nous vadrouillons de PMU en PMU, une chose nous a sauté aux yeux. Ces établissements multi-casquettes, à la fois bar ou café en fonction des heures de la journée, débit de tabac pour la plupart, sont surtout des lieux de vie, des seconds foyers où l’on retrouve chaque jour les copains quittés la veille.
On parle bien de copain au masculin, car c’est un monde essentiellement composé d’hommes, on y côtoie des jeunes et des bien moins jeunes, des employés de la RATP, des costumes cravates et des retraités, beaucoup de langues s’y mêlent dans un sacré brouhaha. À tel point qu’un homme se bouche les oreilles car il nous confie avoir peur de les perdre.
Des noms de chevaux très originaux
Mais si on y reste, il y a des règles à respecter comme l’indique une affiche au fond de la salle : “Pour tout stationnement dans le PMU, la consommation est à renouveler toutes les 2 heures”. Quand certains y passeront une partie de leur journée, d’autres ne feront qu’y passer, comme en attestent les emballages de sucre et autres papiers qui jonchent le sol. Certains habitués passent le temps d’un petit serré au comptoir et reviendront le jour d’après.
Rappelons qu’au départ, on vient surtout ici pour jouer aux courses hippiques et en ce jeudi, 18h18, le tiercé gagnant de la course R5C1 est constitué d’Harmony la Nuit, Heola du Pilet et Groupie. Etonnée par ces noms, un habitué nous explique que s’ils sont originaux, c’est qu’il y a des règles très strictes à respecter, que l’on peut retrouver dans le code de courses de trot et de galop.
Tout d’abord, comme pour nos amis les chiens, 1 année = 1 lettre, quasiment toutes les lettres de l’alphabet y figurent sauf le W, X, Y & Z. Le nom ne doit pas dépasser les 18 lettres et il est interdit d’utiliser le nom d’un cheval d’une génération précédente, sauf s’il est mort depuis plus de 25 ans.
Chose certaine, c’est que les éleveurs ne manquent pas d’imagination lorsqu’il s’agit de nommer leurs canassons, voici une sélection des noms les plus … improbables : Tête de Zizou, Champagnepourlolo, Damour et Dofraich. Sachant que 2010 était l’année des A, en quelle année sont nés Harmony la Nuit & Heros d’Yvel ? À vos méninges !
Pauline Desmoulins
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