Depuis les Mérovingiens, le village de Savies (l’ancien nom de Belleville) est une terre de vignobles. La rue des Panoyaux, d’ailleurs, témoigne de ce passé agricole : elle traversait un vignoble dont les raisins étaient sans pépins (“pas-noyaux”). Au 18e siècle, ce sont des moines, qui exploitent 15 hectares de vignobles, sur ce qui deviendra le parc de Belleville.

C’est là qu’on vinifiait la “Piquette”, un vin jeune, pétillant et pas nécessairement de mauvaise qualité , et le “Guinguet”, qui donnera son nom aux célèbres guinguettes. Dans ces cabarets, situés aux portes de la ville (en dehors du mur des Fermiers Généraux), le vin n’était pas taxé. Ce qui en faisait un lieu de fête et de débauche. A Belleville, la vigne y est cultivée jusqu’à la Révolution, avant d’être remplacée par des champs de fleurs, en raison de la baisse du prix du vin. En 1860, alors que la commune de Belleville est annexée par Paris, le vin y a disparu.

En 1992, la vigne réapparaît au Parc de Belleville. Une parcelle de 500m2 y est plantée, composée de 27 pieds de Chardonnay et 160 ceps de vigne de Pinot Meunier. Il n’en reste plus que 260 m2, permettant de produire entre 80 et 100 bouteilles de Guinguet. Un vin rosé de table, sans prétention, couleur œil de perdrix (rouge clair transparent), dont les étiquettes, différentes chaque année, sont dessinées par les jardiniers du Parc de Belleville.

On aurait bien aimé le goûter, par curiosité, mais le vin de Belleville n’est pas à vendre. La Ville de Paris n’est pas déclarée comme exploitant viticulteur. La vigne étant historique et patrimoniale, le vin n’est pas destiné à la commercialisation. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut quand même le déguster lors de la fête de la Vigne et du raisin (qui a lieu, en général, le premier dimanche d’octobre, on croise les doigts pour cette année ?). Enfin, sachez que les pieds de vignes du Parc de Belleville sont en pleine transition écologique.

Sources : Que faire à Paris, Mairie du 20e
📸  @flo.phili