L’écrivaine Marie Darrieussecq résumait très bien l’œuvre photographique de Kate Barry en disant “le paysage de Kate est une sorte de terrain vague avec une âme de vagabond”. Du 10 janvier au 8 mars 2025, ces clichés s’exposent au Pavillon Carré de Baudouin dans le 20e arrondissement de Paris. Un évènement gratuit à ne pas manquer.
1/ Une photographe de renom. Fille de Jane Birkin, et demi-sœur de Charlotte Gainsbourg, Kate Barry commence sa carrière de photographe en 1996. Très vite, elle se fait un nom dans le milieu grâce ses célèbres clichés (campagne mère-fille pour Comptoir des Cotonniers en 2003-2006, portraits d’actrices lors de la sortie du film Huit Femmes de François Ozon en 2002 ..). C’est pourtant loin des studios et des paillettes qu’elle s’attelle à un style de photographie bien différent de ce qu’elle faisait jusqu’alors : le paysage.
2/ Une oeuvre sensible et mélancolique. C’est ce que nous laisse en héritage cette artiste, disparue prématurément à l’âge de 46 ans. L’exposition présente principalement des photographies de la ville de Dinard, aux paysages moroses, donnant à voir des bancs vides, des façades inhabitées. Les arbres sont dépourvus de feuillage. De la présence humaine ne restent que des déchèteries à ciel ouvert et des infrastructures délabrées. La photographe dépeint une ville qui semble laissée à l’abandon, et d’où se dégage un profond sentiment de mélancolie. On prend plaisir à contempler les ruines et les bords de mers désertés, capturés avec poésie. À l’opposé, les rares photos mettant en scène des humain.e.s sont décalées, comme ce nu qui ne sait pas trop quoi faire de sa chaise ou cette femme en rouge qui s’affaire autour d’un buisson. Une touche d’humour british qui n’est pas pour nous déplaire.
3/ Une ode à l’écologie. À travers ses clichés, l’artiste propose aussi une réflexion sur la nature. Dans un monde urbanisé ne laissant que peu de place à celle-ci, la nature semble reprendre ses droits, comme cette photo de verdure qui émane d’un sol bitumé. Kate Barry nous sensibilise aux ravages causés par l’homme, et nous invite à un monde plus respectueux du vivant.
>> Exposition “Interstices : Kate Barry et le paysage ». Du 10 janvier au 8 mars 2025. Pavillon Carré de Baudoin. 121 rue de Ménilmontant, 75020 Paris. Métro Jourdain ou Gambetta. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 18h, et le jeudi en nocturne jusqu’à 20h30. Entrée gratuite.
Inès Belayachi
Autoportrait [pour Elle] 2001 Impression numérique © Kate Barry
Dinard, 2011-2012 © Kate Barry
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