Vous visualisez le Carré Pavillon de Baudouin, lieu d’exposition, rue de Ménilmontant ? Peut-être n’avez vous jamais remarqué le grand bâtiment blanc adjacent.
Depuis le 19e siècle, cette bâtisse est dédiée à la protection de l’enfance. Abritant d’abord un orphelinat, elle héberge aujourd’hui les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Une nouvelle fois, le site sur le patrimoine du 20e arrondissement (dont on vous a déjà parlé), permet de retracer l’histoire des lieux. Petit résumé ci-dessous.
Ce n’est pas le Covid, mais une épidémie de choléra, qui se propage à Paris en 1849, et rend nécessaire la création d’un orphelinat. Administré par des religieuses, – les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul -, “l’Asile des petits-orphelins” voit le jour dans le 5e arrondissement de Paris, avant d’être transféré, en 1852, rue de Ménilmontant. En 1860, ce sont 167 garçons et filles, âgés de 2 à 12 ans, qui résident dans l’orphelinat. Les religieuses administrent aussi une école pour jeunes filles (170 élèves), un office de don de vêtements, une pharmacie et un patronage dont les bienfaits s’étendent à 300 enfants.
Le bâtiment comprenait alors une chapelle au centre, qui n’existe plus aujourd’hui. Lors des événements de la Commune, l’orphelinat se retrouve perquisitionné puis envahi par les Communards. Très hostiles à l’Église catholique, ces derniers accusèrent les religieuses de soutenir leurs ennemis versaillais. Chassées un temps de l’établissement, elles s’y réinstallent une fois la Commune écrasée.
Avec la fermeture de L’orphelinat en 1971, le lieu évolue et se transforme en un centre médico-social et en un foyer de jeunes travailleurs. En 1992, les religieuses annoncent leur intention de vendre la propriété, avant que celle-ci ne soit rachetée par la ville de Paris en 2003. >> 119, rue de Ménilmontant.