Le deuxième confinement n’a pas seulement été synonyme de déprime. En novembre 2020, Pilote le Hot, créateur du Grand poetry slam, a ouvert Les soupes de Belleville. Qui existent encore aujourd’hui.
“L’idée, c’était de créer un grand marché de Noël gratuit pour distribuer des repas chauds“, nous apprend-t-il. “C’est une initiative collective de quartier basée sur le don et le partage”. Des habitants du 20e se relaient quotidiennement pour offrir un repas chaud à tous ceux qui se présentent. “On peut avoir un réfugié, une étudiante en galère et une maman à la même table. L’aspect inclusif est primordial pour nous”.
Pilote a utilisé les infrastructures de son café, Culture rapide, pour y monter une cuisine. Puis peu à peu, les tables multicolores et les bonnes odeurs de cuisine ont envahi la place Fréhel. Aujourd’hui, c’est plus de 200 soupes qui sont offertes chaque jour, soit près de 40 000 repas offerts en huit mois. En plus des soupes, du thé, des cafés et des croissants sont proposés.
Des bénévoles activement recherchés
L’initiative plaît et rassemble autour de véritables moments de partage. Mais, Pilote est inquiet. “Avec la reprise de l’activité et la fin du confinement, tout le monde retourne au travail. On recherche activement des bénévoles pour pérenniser l’activité”. Et oui, les soupes ne tombent pas du ciel ! Non seulement, il faut des bénévoles pour distribuer les repas de 14h à 17h, mais aussi pour cuisiner de 10h à 13h, aller chercher les légumes au marché de 13h à 15h… Des plages horaires sont ouvertes sur le site lessoupesdebelleville.org qui fonctionne “un peu comme Doctolib” plaisante le fondateur.
En plus des bénévoles, les Soupes de Belleville ont besoin de 30 000 € de budget annuel pour perdurer. Un système de dons à été mis en place ainsi qu’une cagnotte sur le site. Chacun peut également amener des vêtements pour remplir le vestiaire collectif autogéré par les habitants du quartier. “Tout le monde veut changer le monde, mais personne ne veut descendre la poubelle. Les likes sur un post, c’est bien. Mais on a besoin d’argent et de bénévoles qui ont de l’expérience et qui s’engagent durablement. Sinon, ce sera la fin de cette belle initiative”, avertit Pilote. Alors, qui en est ?
Texte et photos : Salomé.