L’idée, c’est d’y produire de la musique, des chansons, des contes, du théâtre, des danses, du cirque… afin de se réapproprier l’espace public. “Il faut que l’espace public arrête d’être uniquement un lieu de révolte, d’affrontement ou de vide-grenier. On peut en faire bien plus de choses !”, espère Kacem. Professeur au conservatoire municipal du 20e, il avait l’habitude de se rendre à chaque année à Besançon avec la compagnie Boutique du conte. Face à une cité, les artistes installaient yourte, roulotte et caravane, avant de se donner en spectacle, et de créer du lien avec les habitants.

C’est cette envie de poursuivre ce nomadisme artistique, qui a poussé Kacem a acheter un triporteur (“qui ne consomme pas d’essence”) et a créé sa propre compagnie parisienne, “les rêveurs sonores”. “Si je peux le faire, si je peux consacrer du temps à ce projet, c’est que je suis intermittent du spectacle, c’est important de le dire”, insiste-t-il. Pour l’instant, à cause de la crise sanitaire, limitant les rassemblements dans l’espace public à six personnes, il n’y a pas de dates et de lieux de programmation précis. “Nous existons, il faut juste nous chercher. En ce moment, on joue devant 3, 4, 5 personnes, mais cela me convient parfaitement. Cela fait partie de mon travail d’artiste de travailler avec des contraintes. On fait déjà le plein de sourires, c’est bien là l’essentiel !”.

Vous aurez des chances de trouver le triporteur le week-end place de la Réunion, car c’est le quartier fétiche de Kacem, à d’autres moments, il sera à proximité du Conservatoire, afin de valoriser les pratiques amateurs des élèves. Le jeudi soir, enfin, le petit cabaret part en maraude avec La Flèche d’Or, afin de “faire la fête à la misère”. Longue vie à lui !