La rencontre. Un mercredi matin à la mi-janvier, au café Le Quinze (15, rue du Surmelin), à deux pas de chez lui. Le chef de file de la liste “Dati pour Paris”, menée par Rachida Dati (Les Républicains) affiche quelques cernes. Et pour cause : il est papa d’une deuxième petite fille depuis le 5 janvier.
Mon Petit 20e : Pouvez-vous vous présenter et nous résumer votre parcours ?
François-Marie Didier : Originaire de Toulouse, où j’ai fait des études de droit, je suis arrivé à Paris il y a 15 ans pour travailler. J’ai d’abord été juriste en droit financier dans un grand groupe français de l’environnement, et puis très vite j’en ai eu marre du droit. J’ai été chargé de mission à la direction générale, où je suivais les dossiers stratégiques sur l’environnement. Aujourd’hui, j’ai changé de boîte. Je travaille pour un grand groupe de l’énergie, où je suis en charge du grand Paris. Mon métier, c’est de développer des services pour les villes et pour toutes les opérations d’aménagement. Je fais de la vraie écologie tous les jours. La politique, je m’y intéresse depuis toujours, mais je ne suis pas encarté. J’ai rencontré Rachida Dati il y a un peu plus d’un an, quand elle n’était même pas dans les sondages et quand personne ne pensait qu’elle serait la candidate de la droite et du centre à Paris. Et plus je réfléchissais et plus je me disais que j’allais demander la tête de liste. Mon engagement, c’est d’être au service de mes concitoyens. Mon credo, c’est la disponibilité, la proximité et l’humilité.
Depuis quand vivez-vous dans le 20e ? Dans quel quartier précisément ?
J’y vis depuis un an et demi, dans le quartier de Saint-Fargeau.
Comment définiriez-vous le 20e pour des personnes qui n’y habitent pas ?
C’est plusieurs quartiers, comme des villages. C’est cet aspect qui m’a plu et m’a donné envie de m’y installer. C’est aussi un quartier historique, c’est la Commune, c’est Gambetta, c’est l’histoire de Paris, les films d’Audiard… c’est la France à Paris.
Vos adresses fétiches dans le 20e ?
J’aime bien aller au Country Bar, pour prendre un pot en terrasse avec ma fille, après l’avoir cherchée à la crèche. J’aime beaucoup La Toute Petite Librairie juste en face, ouverts par des jeunes, qui font des signatures, des événements. Sinon, à côté de chez moi, il y a une pizzeria que j’aime bien La Toscana, ils sont là depuis plus de 20 ans et c’est toujours plein. Un peu plus bas, il y a Au bout du champ, où j’achète tous mes fruits et légumes. C’est de l’agriculture raisonnée, tout ça vient d’Ile-de-France, c’est frais et livré tous les jours. Sans oublier la caviste de la rue des Gâtines que j’adore (La Goutte des Gâtines), le charcutier juste en face (Oh cochon rose !) et le magasin de jouets très sympa (La Girafe et la Lune).
Quels sont selon vous les trois combats prioritaires dans le 20e ?
Le logement en premier avec la rénovation des logements sociaux. Quand on voit ces barres d’immeubles près du périph’, elles ne sont pas dignes. Plutôt que d’acheter des immeubles hors de prix dans le centre de Paris, il faut d’abord rénover, notamment énergétiquement, le parc existant pour que les gens vivent mieux. C’est aujourd’hui un vieil urbanisme, propice à l’insécurité. Il faut renouer avec ces gens, qui se sentent abandonnés et votent Rassemblement national. Il faut avoir un axe social fort à destination des classes populaires. En deux, je dirais la sécurité et la propreté. En trois, je dirais l’environnement. On nous dit qu’il faut stopper les voitures à Paris, mais il y a d’autres moyens. Il faut encourager les mobilités propres, le fret et le transport de marchandises via des trains la nuit, ou le transport propre sur la Seine, car aujourd’hui les bateaux sont très polluants.
Qu’est ce qu’il manque aujourd’hui dans le 20e ?
Il manque de la proximité avec les habitants. On a une gouvernance à Paris qui est compliquée, avec la mairie centrale et la mairie d’arrondissement. La municipalité actuelle, quand il y a un problème, se cache derrière la préfecture de police ou l’Etat. Et quand il y a un problème dans l’arrondissement, la maire se cache derrière la Mairie de Paris. Quand on est maire d’arrondissement, on doit pouvoir se saisir de tous les sujets.
Les pouvoirs d’un maire d’arrondissement suffisent-ils réellement pour peser sur la vie des habitants ?
Clairement non, mais on ne peut pas se cacher derrière son petit doigt. En matière de police et de propreté, il faut que les pouvoirs soient donnés aux maires d’arrondissement.
Une anecdote à nous raconter sur ce début de campagne électorale ?
Je pense à ma rencontre avec François Hollande sur le marché Belgrand. Il m’a incité à poursuivre ma campagne de terrain, notamment sur les marchés.
L’initiative citoyenne repérée dans le 20e et qui gagnerait à être connue ?
La “voisinade” organisée par l’association d’habitants de la rue des Haies (ARMBH), pour alerter les élus, occuper l’espace public et déloger les dealers.
Des loisirs ou des hobbys pour se détendre après une rude journée politique ?
De nouveau papa depuis 15 jours, la parenthèse, c’est la vie de famille. J’ai un peu mis mes loisirs de côté. Mais quand j’ai le temps, j’aime bien lire. Je suis passionné d’histoire, de romans ou biographies historiques. Mes préférées ? Celles de Stefan Zweig sur Fouché ou Marie-Antoinette.
L’objectif affiché pour ces municipales ? Vous diriez que le pari est réussi si… ?
Si la droite et le centre réexistent dans le 20e. J’ai envie de rassembler ma famille politique, et évidemment au-delà. Je souhaite bien évidemment être maire, car tout est possible. J’y crois, et ceux qui m’entourent et me rejoignent y croient aussi.
En vue d’un second tour, avec qui pourriez-vous vous allier ?
Je suis dans une campagne de premier tour. Alors que mes concurrents sont des anciens socialistes, il est compliqué d’imaginer des alliances aujourd’hui.
Votre première mesure en tant que maire du 20e ?
Le réaménagement la place Gambetta pour réduire les embouteillages.
Crédit photo : Pauline Pellissier