On a échangé avec Anouc, 32 ans, qui habite Saint-Fargeau. Depuis deux ans, elle est membre du collectif @noustoutesparisnord. Qui est lui même sous-divisés en deux comités : l’un actif dans le 9e, 10e, 18e, l’autre dans le 19e et 20e. Leur force, c’est d’être de petits groupes locaux, d’une trentaine de personnes, et de se regrouper pour mener des actions : collages, tractages, réunions publiques… Dernièrement, le collectif a beaucoup collé pour “Julie”, cette jeune femme violée entre ses 13 et ses 15 ans par 20 pompiers de Paris, dont les actes ont été requalifiés en atteinte sexuelle. Mais aussi sur la PMA pour toutes, les droits des LGBT, contre les violences sexistes et sexuelles. On ajoutera que ce collectif, n’est pas derrières tous les collages : les militant.es de @collages_feminicides_paris sont eux aussi très actifs.

“Habituellement, on colle quand il fait nuit, car cela nous protège un peu des regards, et c’est une manière forte de se réapproprier l’espace public, de se sentir légitime d’être dehors la nuit. Mais avec le couvre-feu, on est obligé de s’adapter, de le faire en milieu d’après-midi ou tôt le matin, vers 7 heures”, nous explique Anouc. Personne ne colle seul, il faut être au moins trois pour se protéger de possibles intrusions, insultes, agressions. “Les réactions peuvent être violentes, notamment de la part des gens qui condamnent le fait de coller sur un mur, mais aussi de ceux qui remettent en question nos messages”.

L’autre danger qui guette, c’est le burn out militant. “Avec le Covid, les confinements et le couvre-feu, nos rendez-vous dans les cafés pour échanger, discuter, se soutenir, sont rendus impossibles. Les militants sont fatigués”, constate Anouc. Si on verbalise beaucoup plus l’impact du Covid sur nos liens familiaux, amicaux, on oublie que la vie associative est, elle aussi, entre parenthèses. Envie d’encourager NousToutes dans le 20e ? Suivez-les sur instagram, avant de peut-être rejoindre leurs actions dans les mois qui viennent ?