Impasses pavées verdoyantes, jardins partagés où des poules se promènent, maisons de brique ou de pierre recouvertes de lierres… certains lieux du 20e ont des airs de village. On commence – progressivement – à les recenser pour vous donner des idées de balades.
1/ La Campagne à Paris. Construit au début du 20e siècle pour loger des familles modestes, ce micro-quartier pavillonnaire est devenu l’un des plus cotés de l’arrondissement. Et pour cause, il est constitué de presque une centaine de maisons mitoyennes – dont de magnifiques meulières (aux façades rocailleuses) disposants de terrasses et de petits jardins. Ce qui lui donne un aspect “village”, vraiment insolite à côté de la très animée Porte de Bagnolet.
2/ Les impasses de la rue des Vignoles. Elles sont une dizaine – Poule, Saint-Pierre, des Souhaits, Rolleboise… – à témoigner de ce qu’était le village Charonne. Jusqu’au début du 19e siècle, “les Vignoles” est un territoire agricole essentiellement planté de vignes, à proximité d’autres villages et hameaux qui vont progressivement s’étendre (Charonne, Fontarabie, Petit-Charonne…). Chassée du centre de Paris par les importants travaux du Baron Haussmann, la population ouvrière s’installe sur ces parcelles non bâties. Et des impasses sont créées pour permettre de relier leurs petits logements individuels à la rue (des Vignoles).
Encore plus charmantes quand elles sont agrémentées de plantes et de fleurs, ces ruelles pavées ont été miraculeusement sauvées de l’urbanisme destructeur des années 60-70. Néanmoins, un éco-quartier de 100 logements (Eden Bio, signé par l’architecte Édouard François) a vu le jour en 2018, au niveau de l’impasse de Casteggio. Mais son architecture industrielle et ses façades recouvertes de vignes se fondent relativement bien dans le paysage. (D’ailleurs, on aimerait bien visiter les lieux, si un lecteur nous y invite !).
Ce qu’on vous conseille, c’est de découvrir ces impasses en fin de journée quand la lumière est la plus belle. Puis, de dîner dans l’un des chouettes restos du quartier – Les Mondes Bohèmes pour la grande terrasse couverte, @la_vierge_paris pour la sélection de vins, ou La Petite Fabrique pour les petits plats bio (ils sont tous ouverts en ce moment). Avant de retourner y jeter un oeil la nuit, à la lumière des réverbères.
3/ Le Jardin des Soupirs. Petits espaces de respiration bienvenus dans la ville, les jardins partagés se sont multipliés ces dernières années : l’arrondissement en compte aujourd’hui une vingtaine (auxquels s’ajoutent des coins de rues à végétaliser). L’un d’eux est à dénicher à cinq minutes de la place Gambetta, au milieu du verdoyant Passage des Soupirs. Une bucolique ruelle, qui tirerait son nom des balades romantiques s’y tenant. Géré par une association de riverains, l’espace abrite des kiwis, de la vigne, un dattier, des framboisiers… mais aussi une mini-mare ou une cabane à destination des enfants. Plus d’infos à retrouver sur : jardindessoupirs.wordpress.com.
4/ Le poulailler à côté de l’Eglise. Figurez-vous que certains habitants du quartier bénéficient d’oeufs frais made in 20e. Pas très loin de la Campagne à Paris, rendez-vous rue Lieutenant Chauré, dans l’enclos attenant à l’église du Cœur-Eucharistique-de-Jésus, pour admirer quelques poulettes en train de becquer. Envie de vous lancer dans l’élevage ? Sachez que la ville de Paris encourage le développement de poulaillers collectifs qui jouent “un rôle pédagogique, écologique avec un recyclage direct de déchets, et favorise le lien social : l’entretien et la récolte des œufs se font collectivement”. Attention, il faut être bien motivé, car cela demande au minimum 20 minutes d’entretien par jour. Plus d’info sur ce lien : https://www.acteursduparisdurable.fr/fr/fiches-pratiques/creer-un-poulailler-collectif