Quand on l’emprunte, on ne s’imagine pas traverser une oeuvre architecturale importante. Pourtant, avec ses 19 ponts et viaducs, s’enjambant les uns les autres sur 2 300 mètres de long, ce raccordement entre le périphérique et l’autoroute A3 est l’une des principales portes d’entrées de Paris. Et l’une des plus massives.
Construit entre 1966 et 1969, l’échangeur a été imaginé comme “un estuaire, avec une arrivée, un départ et, au milieu, une île”, par son concepteur, l’architecte Serge Lana. Au-delà de la fonction d’aiguillage, le coeur de l’ouvrage devait accueillir des projets ambitieux (salle de sport, patinoire, vélodrome)… finalement restés dans les cartons. Puis, en 1988, c’est un centre commercial (Bel Est Gallieni) qui s’est installé sur “l’île”. Besoin de vous repérer sur cette photo ? Le 20e arrondissement se trouve à l’extrémité gauche, avec – bien repérables – la cité scolaire de la rue Le Vau au nord, le square Séverine au centre et les terrains de tennis du quartier Python Duvernois au Sud.
On ne peut évoquer ce lieu, sans mentionner la pollution, qui y est très présente. Publiée en 2005, une enquête d’AirParif révélait qu’avec plus de 300 000 véhicules y transitant par jour, les niveaux de pollution couraient “un risque réel de dépassement” des normes de qualité de l’air. En particulier au coeur de l’échangeur, où la pollution est deux fois plus élevée que la moyenne des environs. De plus, “l’impact du trafic peut être encore identifiable sur les niveaux de dioxyde d’azote, jusqu’à 400 mètres autour de l’infrastructure”, décrivait le rapport. À quand une étude plus récente ?