On a découvert 13 bis en octobre 2020, avec son très remarqué collage du “baiser masqué”, toujours visible rue des Cascades, à Belleville. On pensait que l’artiste avait ajouté des masques à cette photo ancienne. Alors que pas du tout : “Il s’agit de deux comédiens qui s’entraînent au baiser de cinéma pendant la grippe espagnole“, nous explique-t-il.

Le talent de 13bis (qui a habité 13 ans au 13bis), c’est de détourner des photos anciennes, libres de droit, pour les incorporer à des collages et à de la peinture. “C’est comme un sampler qui crée de la musique à partir de sons existants. Je récupère, je chine des images en noir et blanc. Je crée une banque de données iconographiques, servant de base à mes créations : des collages oniriques et surréalistes”. Ses thèmes et sources d’inspiration ? La mythologie grecque ou romaine, les souvenirs de films de Méliès, les images du 19e siècle, les nus et les gravures de sciences naturelles, qui rappellent les cabinets de curiosité.

Les rues anciennes, au haut potentiel poétique

Vous l’aurez compris, si on vous en parle, c’est que le 20e arrondissement est son territoire. Depuis 2009 et la perte de son atelier de peinture à Montreuil, 13bis est “à la rue”. Et ce sont celles du 20e arrondissement, propices au collage sauvage, qui abritent ses œuvres. “Les friches et les rues anciennes sont mes supports de prédilection, car ils permettent de répondre à la poésie recherchée : celles des souvenirs de ceux qui ont disparu et sombrent dans l’oubli”.

>> Rdv à la galerie Les Temps Donnés, au 16 rue des Envierges, du mercredi au dimanche (14h-19h). Expo jusqu’au 1er août + ne manquez pas les collages à voir sur la devanture des bols d’Antoine, à deux pas. Photo : La Madone aux trois yeux. Collée rue du Liban, dans le 20e, elle aussi en vente actuellement à la Galerie Les Temps Donnés.