Comment s’organisent les hôteliers face à la crise sanitaire ? On est allé poser la question à Christophe, 31 ans, directeur de deux établissements dans le 20e arrondissement.
Originaire de l’Ouest parisien, Christophe est à la tête de l’hôtel Bridget ouvert en janvier 2020 au 258 rue des Pyrénées et de l’hôtel Scarlett, situé 1, rue Jouye-Rouve à Belleville depuis 2016. Deux boutique-hotels trois étoiles, d’une trentaine de chambres, qui ont vu le jour à la place d’hôtels sociaux, dits “hôtels préfecture”. Le propriétaire, c’est son père, le gestionnaire et le décorateur des lieux, c’est lui, formé dans une école hôtelière suisse, et dans d’autres maisons auparavant (dont le Plaza Athénée).
“Suite au premier confinement, nous avons décidé de rouvrir nos hôtels en juillet et depuis la seule façon de les remplir est de pratiquer une baisse drastique de nos tarifs. Nous proposons nos chambres à 65 € contre 120 € en moyenne”, nous explique-t-il. Une politique des prix agressive qui lui permet d’être rempli à 75 %, mais que d’autres établissements se refusent à faire. “On attire une nouvelle clientèle forcément, vu que les touristes étrangers ne sont pas là. On a notamment des couples du quartier qui viennent passer une nuit en amoureux chez nous, laissant leurs enfants à la maison”.
Lancer leur affaire familiale dans le 20e, n’était pas prédestiné, mais il y ont vu une opportunité, car l’arrondissement n’est pas très pourvu en la matière. “On a remarqué que de nombreuses start-ups s’y installent, ce qui nous permet de développer une clientèle d’affaires, tandis que le Père Lachaise et Belleville sont attractifs pour les touristes. Une famille américaine qui vient régulièrement à Paris, peut faire le choix, après avoir exploré le quartier latin, Montmartre et le Marais, d’un lieu un peu plus hors des sentiers battus”. L’avenir lui donnera-t-il raison ? Réponse dans quelques mois.