Comme on aime à le répéter souvent ici, le street-art est l’un des éléments caractéristiques du 20e arrondissement de Paris. Avec d’un côté des œuvres spontanées, sauvages, éphémères, et de l’autre, une partie de l’espace qui lui est réservé, avec des murs mis à disposition par la mairie ou par des copropriétés. C’est le cas du mur d’enceinte du Carré de Baudouin, une ancienne “folie” (lieu de villégiature au 18e siècle), reconverti en lieu d’exposition. 

Nouveau look pour le mur d’enceinte du Pavillon Carré de Baudouin, sur le haut de la rue de Ménilmontant. Comme tous les quatre mois, un nouvel artiste en prend possession, et y montre l’étendue de son talent. Après la fresque acidulée imaginée par le duo composée de la Japonaise Mina Hamada et de l’Argentin Zosen Bandido, c’est un street-artiste français, prénommé Fuzi (@fuzi_world), qui a été choisi pour prendre la suite. Qui est-il ? 

Artiste autodidacte, Stanislas “FUZI” Baritaux s’est longtemps servi des gares, trains et stations de métro de la banlieue parisienne comme support afin d’exprimer son identité et ses revendications. “J’ai pris goût au graffiti vandale à la fin des années 1980 lorsque j’étais adolescent, fortement influencé par les graffeurs new-yorkais”, expliquait-il dans une interview au média frenchmorning

Son univers ? Il s’inscrit dans le graffiti low-brow, un mouvement (dit “bas de plafond”) éloigné de l’esthétisme et du conformisme. Un art brut baptisé “ignorant style”. Soit un faux style naïf dont les motifs minimalistes s’inspirent de comics américains, de la culture kitsch, psychédélique, du tatoo ou encore des films d’horreur… 

Aujourd’hui installé entre Paris et Los Angeles, le quadragénaire exerce à la fois comme directeur artistique, tatoueur renommé (ayant Scarlett Johansson pour cliente), illustrateur et propriétaire de sa propre marque de lifestyle. En 2020, Fuzi créé l’un des premiers podcasts français consacré au graffiti (Le Podcast de Fuzi). En 2021, il connaît la consécration en se voyant exposé au Museum of Graffiti de Miami. En 2023, il publie son premier roman (Les princes du dernier wagon), inspiré de sa propre success story. 

“Le train s’engouffre dans la gare. Soudain, ça sent le plastique fondu, l’acier, la pisse et le détergent. Une odeur de fermentation urbaine. Je me pose toujours au fond du quai, un peu en retrait, pour voir défiler la rame. Rien ne m’échappe. Contrôleurs, cailleras, travailleurs, bonnes meufs, keufs ou civils, je les repère tous. L’acier frotte sur l’acier. Je n’ai qu’à m’avancer de quelques pas pour atteindre les portes du dernier wagon.”

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Long de 50 mètres, le mur d’enceinte du Pavillon Carré de Baudouin est devenu un espace d’expression artistique, support de fresques renouvelées trois fois par an. Sa programmation et sa production artistique sont confiées depuis 2013 à Art Azoï, une association installée dans le 20e arrondissement de Paris. Son objectif : oeuvrer à la promotion et la diffusion de la création artistique dans l’espace public, en missionnant des artistes français et internationaux. Deux autres espaces du 20e sont gérés par la même structure : les murs du Centre Paris Anim’ Ken Saro-Wiwa ou le mur du 163 rue des Pyrénées.

Photos : merci à Antoine Pihen @cinematic_days

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