Au-delà de la vie de nos quartiers, de tout ce qui se déroule dans l’espace public, on aime chez Mon Petit 20e, se faire inviter dans vos intérieurs. La vue d’une fenêtre, un lieu atypique, une décoration originale… ou une terrasse, comme c’est le cas ici avec Estelle et Victor, un couple de journalistes qui réside depuis plusieurs années à Ménilmontant.

Il y a parfois des renoncements, à mesure que la famille s’agrandit. Pour Estelle et Victor, qui ont deux jeunes enfants et une ado en garde alternée, un déménagement s’impose. Ils s’apprêtent à renoncer à leur fabuleuse terrasse de Ménilmontant pour rejoindre un appartement plus grand (mais sans terrasse) du quartier Gambetta. Alors, pour tourner la page de cet extérieur qu’ils ont tant aimé, Estelle revient sur les dix années où elle a eu la chance d’en profiter. On comprend encore plus pourquoi les terrasses parisiennes sont un atout très prisées des ventes immobilières…

Cette terrasse de 27 m2 fut-elle décisive dans l’achat de l’appartement ? “Oui, sans aucun doute. J’avais déjà eu une petite terrasse avec le studio que je louais à Toulouse quand j’étais étudiante. Il était au dernier étage et la terrasse donnait sur les toits de la ville. J’ai grandi à Paris et à mon retour de Toulouse, avoir une vue sur le ciel et une terrasse était mon rêve. L’annonce disait « appartement à refaire, dernier étage, terrasse ». Le coup de cœur a été immédiat. Mais, l’appartement est devenu trop petit depuis longtemps. Il y a deux chambres, et avec un, puis deux, puis trois enfants, ça ne rentrait plus. Mais on a essayé d’y rester le plus longtemps possible pour ne pas quitter cet extérieur.”

Tu te souviens d’anecdotes sur cette terrasse ? “Mon premier achat pour l’appartement, c’est le palmier ! J’ai emmené mon père (et sa voiture !) acheter un palmier. Pendant plusieurs semaines, nous n’avons pas eu de four ni de lave-linge, mais le palmier était là ! Au fur et à mesure, il y a eu d’autres plantes et un potager, mais c’est le confinement de 2020 qui a vraiment déclenché le passage en mode jungle. On y a installé des canisses pour faire de l’ombre en été. On y a fait pousser des abricots, des citrons, et des fraises. Le poirier, le figuier, et les oliviers n’ont quasi rien donné. Et le bananier non plus, mais ça on nous avait prévenu ! J’ai acheté des plants dans la Drôme chez mes parents, et j’ai tenté des boutures à partir de tous les jardins où j’étais invité. On y a joué au ballon avec les enfants, les petits y ont fait de la trottinette, on s’est arrosé avec le jet d’eau en été… Et en hiver, on a réussi à faire des petites batailles de boules de neige !”

Peux-tu me décrire votre vue ? “Nous avons une vue sur les toits et sur les immeubles du Pressoir. De l’autre côté, on aperçoit l’église Notre-Dame-de-la-Croix. Et surtout on voit le ciel. On y a vu des ciels magnifiques, les avions du défilé du 14 juillet, et on a même tenté d’y dormir pendant des nuits de canicule, dans notre hamac deux places. En 2019, nous avons installé un nichoir que distribue la mairie de Paris, et nous avons eu des moineaux plusieurs années de suite. Nous avons aussi la visite de quelques mésanges, et de corneilles parfois. Des papillons et quelques abeilles venues butiner. En hiver, nous observons les oiseaux gratter la terre pour trouver à manger.”

Qu’aimez-vous dans ce quartier ? “C’est très vivant et calme à la fois. Il y a un mélange de gens et une mixité qui nous plait. Le parc de Belleville, voisin, est un poumon vert très agréable.”

As-tu quelques adresses à recommander ? “Crème, le fromager de la rue Julien Lacroix. Meriem fait des riz au lait délicieux ! Plural pour le café (Victor y est accro). La boulangerie Éléments et son moelleux au chocolat le vendredi. La micro-brasserie Balthazar, leurs bières et leurs pizzas sont délicieuses. La Maison des sources, lieu d’accueil parents-enfants pour les 0-4 ans ouverts tous les après-midi sauf le dimanche ! L’accueil y est toujours attentionné.”